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Introduction le bonbon, un aliment enfantin rĂ©appropriĂ© par les prĂ©adolescents au collĂšge ? 1 Cet article est issu dâun travail de thĂšse cofinancĂ©e par la Fondation NestlĂ© France et le dĂ©partem ... 1Bien quâil soit un aliment Ă connotation enfantine, le bonbon est encore trĂšs prĂ©sent au collĂšge1. Que ce soit dans la cour de rĂ©crĂ©ation ou en classe, cet aliment se mange, se suce, se donne et se demande au quotidien. Celui-ci nâa pas quâune fonction gustative liĂ©e au plaisir ressenti ou de comblement des petites faims ». Il est Ă©galement un Ă©lĂ©ment participant Ă la construction des liens sociaux entre les Ă©lĂšves. Au collĂšge, les prĂ©adolescents sont en effet en prĂ©sence de camarades et lâintĂ©gration au groupe de pairs reprĂ©sente un enjeu central de leur expĂ©rience scolaire Herpin 1996. Il sâagit pour les collĂ©giens de mettre en Ćuvre les tactiques adĂ©quates pour se faire bien voir » des autres, se faire accepter et gagner en prestige Mardon 2010 ; Juhem 1995. Les liens sociaux avec les camarades sont donc les principaux catalyseurs des comportements adoptĂ©s au collĂšge dĂšs lors que le peer group devient lâĂ©talon de toutes choses, son rĂŽle normalisateur sâobserve tant dans les maniĂšres dâĂȘtre que dans les modes vestimentaires et les goĂ»ts culturels propres aux plus jeunes » Felouzis & Perroton 2009 98. Le collĂšge est avant tout un lieu dâapprentissage de savoirs, une instance dâĂ©valuation du niveau scolaire de chaque Ă©lĂšve il y a dâautres enjeux au collĂšge que la seule intĂ©gration au groupe de pairs. Cependant, le collĂ©gien est tenu dâĂ©tablir une distance avec lâĂ©cole et avec la famille, en sâappuyant sur le souci de construction dâun quant-Ă -soi et sur lâidentification au groupe de pairs » Dubet 1996 156. 2 2Dans cet article, nous nous intĂ©ressons Ă cet aspect du quotidien des Ă©lĂšves, qui est loin dâĂȘtre anecdotique. Les aliments â ou les discours sur certains dâentre eux â sont un moyen puissant dâintĂ©gration au groupe de pairs Maurice 2013. Donner un bonbon Ă un camarade nâest pas un acte anodin il explicite un lien dâamitiĂ© entre deux personnes. Lorsquâils achĂštent eux-mĂȘmes des friandises, les Ă©changent ou les mangent en classe, les prĂ©adolescents se rĂ©approprient la symbolique du bonbon, transmise de gĂ©nĂ©ration en gĂ©nĂ©ration. La sociĂ©tĂ© française, Ă travers diffĂ©rents canaux comme les mĂ©dias notamment dans les publicitĂ©s, associe le bonbon Ă un aliment-plaisir, un aliment-rĂ©compense ou un aliment-cadeau destinĂ© aux enfants. Le bonbon est, dans le rapport adulte-enfant, un gage de lien social. Comme Nicoletta Diasio 2000 56 lâa observĂ© en Italie La belle choseâ Ă©voque en gĂ©nĂ©ral une sucrerie offerte aux enfants durant une visite des grands-parents, dâun parent proche ou dâun intime. Cette expression est aussi liĂ©e au plaisir, mais la valeur affective se trouve ici multipliĂ©e plus quâune rĂ©compense, la bella cosa est un gage dâamour inconditionnel, en gĂ©nĂ©ral prĂ©parĂ© Ă lâavance ». Dans dâautres rĂ©gions, comme par exemple en Afrique, le bonbon est beaucoup moins prĂ©sent. En France, le bonbon est associĂ© aux enfants depuis des gĂ©nĂ©rations et mĂȘme des siĂšcles le mot est apparu au XVIIe siĂšcle et provient de la bouche des enfants du bon bon mot dâenfant, quelque chose de bon Ă mangerâ [âŠ]. Redoublement enfantin de bon » 2 ; Ă lâorigine mĂȘme de lâapparition du mot bonbon, au XVIIe siĂšcle, ce qui revient toujours, câest quâil sâagit dâune friandise quâon donne aux enfantsâ » Manson 2008 15. 3Ainsi, en utilisant le bonbon comme moyen dâintĂ©gration au groupe de pairs, les prĂ©adolescents se rĂ©approprient un aliment dont la valeur sociale est transmise par la sociĂ©tĂ© française. Rappelons que le bonbon est un aliment destinĂ© avant tout Ă des enfants plus jeunes sa consommation au collĂšge par les prĂ©adolescents peut constituer aussi un acte rĂ©gressif, laissant penser quâils gardent un pied dans lâenfance. Le rĂŽle du bonbon dans la construction et le maintien de liens sociaux au sein de la fratrie ou du groupe de pairs a Ă©tĂ© Ă©tudiĂ© en France par entretiens Lalanne & TibĂšre 2008, mais pas par observation. En quoi le bonbon joue-t-il un rĂŽle particulier dans le contexte du collĂšge du fait de sa valeur hĂ©donique et affective qui se transmet de gĂ©nĂ©ration en gĂ©nĂ©ration â ce qui le constitue en patrimoine alimentaire enfantin » ? Comment contribue-t-il Ă la fabrication sociale du prĂ©adolescent, qui se le rĂ©approprie et le dĂ©tourne pour favoriser son intĂ©gration au sein du groupe de pairs ? En dâautres termes, comment un tel patrimoine est instrumentalisĂ© Ă des fins sociales ? 4Nous nous intĂ©ressons tout dâabord Ă la place des bonbons dans le maintien, par certains prĂ©adolescents, dâun statut particulier au sein du groupe-classe par le biais de transgressions permettant de gagner en prestige. Puis, lâenjeu concernant lâaffirmation de liens Ă©lectifs par le don de ces mĂȘmes aliments sera abordĂ©. Enfin, nous montrerons en quoi une demande faite Ă un camarade peut rĂ©vĂ©ler des rapports de domination entre Ă©lĂšves. La notion de prĂ©adolescence 5Il convient dans un premier temps de revenir sur le terme de prĂ©adolescents » qui dĂ©signe ici les enquĂȘtĂ©s. Ces derniers se trouvent en classe de 5Ăšme, et sont donc ĂągĂ©s pour la plupart de 12 ou 13 ans. Cet Ăąge serait une charniĂšre entre lâenfance et lâadolescence, bien que les Ă©lĂšves enquĂȘtĂ©s nâen soient pas tous au mĂȘme point concernant la façon dont ils se considĂšrent du point de vue de leur degrĂ© de maturitĂ© Les enfants de 9 Ă 13 ans ne constituent pas un groupe homogĂšne en termes de dĂ©finition de soi et dâidentification Ă un groupe dâĂąge » Diasio 2014 21. NĂ©anmoins, lâentrĂ©e en 6Ăšme est un vĂ©ritable rite de passage En ce sens, devenir collĂ©gien suppose bien un rite de passage puisque le phĂ©nomĂšne est pensĂ© par lâinstitution scolaire, et par consĂ©quent par notre sociĂ©tĂ©, comme une maniĂšre de changer de statut et de procurer aux enfants une identitĂ© nouvelle celle de collĂ©giens et, souvent associĂ©e Ă elle, celle de prĂ©adolescents » Delalande 2010 78. Le changement se produit pendant les deux premiĂšres annĂ©es du collĂšge. 6Un exemple observĂ© sur le terrain montre que les Ă©lĂšves en sont conscients 3 Tous les noms, des collĂšges ou des Ă©lĂšves, ont Ă©tĂ© modifiĂ©s dans un souci de respect de lâanonymat. Laetitia3 Les sixiĂšmes, ils courent plus pour aller manger. Au dĂ©but de lâannĂ©e ils couraient et maintenant plus personne ne court. Magali Ils ont appris la vie ! » CollĂšge Malraux, carnet dâobservations, cantine, 21/06/12. 7Laetitia remarque le changement de comportement des sixiĂšmes qui ne traversent plus la cour en courant quand ils sont appelĂ©s pour manger Ă la cantine. Ils adoptent la conduite du reste des Ă©lĂšves du collĂšge. Leur empressement enfantin a disparu. Magali commente ils ont appris la vie » ; en dâautres termes, ils deviennent peu Ă peu des adolescents. Les Ă©lĂšves de 5Ăšme ne se considĂšrent donc plus â en tout cas pour une bonne partie dâentre eux â comme des enfants, mais ne se considĂšrent pas non plus encore comme des adolescents AurĂ©lie Je fais une Ă©tude sur ce que mangent les ados. Thomas On nâest pas des ados ! Ammar PrĂ©adolescents ! AurĂ©lie Oui, des jeunes ados. » CollĂšge Laplace, carnet dâobservation, cours de SVT, 28/05/10 8Ammar emploie lui-mĂȘme le terme de prĂ©adolescents » que nous utilisons mais celui-ci reste tout de mĂȘme rarement employĂ© par les Ă©lĂšves, il sâagit dâune catĂ©gorie créée au dĂ©part par la psychologie Lafon 1973 et reprise par certains sociologues Delalande 2014. Ce terme permet de nommer cet entre-deux entre lâenfance et lâadolescence. Ceux que nous nommons prĂ©adolescents correspondent aux adonaissants » dĂ©crits par François de Singly Ces jeunes ne cherchent ni Ă devenir des adultes, ni Ă ĂȘtre des adolescents. Ils veulent que soit reconnu, avec leur nouveau statut scolaire, un changement de taille symbolique. Ils savent que cette grandeur nâest que relative » Singly 2006 18. Ă lâinverse, pour certains sociologues comme AurĂ©lie Mardon, cet Ăąge de la vie, la prĂ©adolescence, nâest pas forcĂ©ment spĂ©cifique et pourrait ĂȘtre considĂ©rĂ© comme un synonyme dâ"entrĂ©e dans lâadolescence" » Mardon 2010 46. Nous choisissons pour notre part dâutiliser ce terme puisque ces jeunes ne se considĂšrent ni forcĂ©ment comme des adolescents, ni comme des enfants, bien que nous soyons consciente que les frontiĂšres sont floues entre ces diffĂ©rents Ăąges de la vie. MĂ©thodologie 4 Il sâagit, selon les auteurs citĂ©s, dâune enquĂȘte qualitative sur un milieu dâinterconnaissance. On ... 9Les donnĂ©es de cet article sont issues de deux annĂ©es dâobservation participante dans deux collĂšges diffĂ©rents dâun point de vue socioĂ©conomique. Cette enquĂȘte de terrain4 » au sens de Beaud & Weber 1997 a Ă©tĂ© menĂ©e dans le cadre dâune thĂšse portant sur lâĂ©tude de la rĂ©ception et de la rĂ©appropriation par les prĂ©adolescents dâun projet dâĂ©ducation alimentaire mis en place dans leur classe. Soixante-dix entretiens semi-directifs ont Ă©tĂ© menĂ©s Ă domicile et une centaine de jours ont Ă©tĂ© passĂ©s Ă observer les Ă©lĂšves dans diffĂ©rents contextes cour de rĂ©crĂ©ation, cantine, cours au collĂšge. Lâobservation directe est une technique frĂ©quemment utilisĂ©e pour enquĂȘter en milieu scolaire Comoretto 2014 ; Delalande 2001 ; Depoilly 2012. Le choix dâune posture ethnographique permet dâĂȘtre au plus prĂšs des prĂ©adolescents pour comprendre leurs logiques propres et entrer dans leur monde » jusquâĂ ressentir ce quâils ressentent Favret-Saada 1977. Ma prĂ©sence prolongĂ©e auprĂšs des Ă©lĂšves lâa rendue banale et mĂȘme insignifiante je nâĂ©tais plus vue comme une adulte pouvant juger des comportements dĂ©viants, mais comme une Ă©lĂšve assez passive », câest-Ă -dire nâĂ©mettant aucun jugement et intervenant peu dans le dĂ©roulement des Ă©vĂ©nements. Pour accĂ©der Ă ce statut, jâai fait attention Ă ne pas intervenir lorsquâun Ă©lĂšve se comportait mal » jâai choisi dâendosser un rĂŽle de moindre adulte » Mandell 1988. Je mangeais Ă table avec les Ă©lĂšves, mâasseyais en cours Ă cĂŽtĂ© dâeux, mais ne cherchais pas Ă participer activement en Ă©tant Ă lâorigine de certaines actions. Je restais suffisamment passive pour me faire oublier » et suffisamment active pour ĂȘtre pratiquement considĂ©rĂ©e comme une Ă©lĂšve. 10Les collĂšges enquĂȘtĂ©s, renommĂ©s dans un souci dâanonymat Renoir et Malraux, accueillent une population trĂšs diffĂ©rente du point de vue de lâorigine sociale et ethnique des familles. Le collĂšge Malraux se situe dans une ville de la petite couronne parisienne constituĂ©e dâune population majoritairement dĂ©favorisĂ©e. Il est classĂ© en zone sensible prĂ©vention violence, ce qui accroit sa sĂ©grĂ©gation sociale et ethnique Felouzis & Perroton 2009. Le collĂšge Renoir est situĂ© quant Ă lui dans une ville de la petite couronne parisienne beaucoup plus cossue. Ătant proche dâune zone de logements sociaux, il accueille cependant une population mixte socialement et globalement moins favorisĂ©e que la population dâensemble de la ville. La plupart des Ă©lĂšves de ce collĂšge peuvent ĂȘtre rattachĂ©s aux classes moyennes principalement aux couches infĂ©rieures de celles-ci. 11Dans les deux classes observĂ©es, lâorganisation des groupes au sein de la classe est assez proche. Dâun cĂŽtĂ©, il y a les Ă©lĂšves bien intĂ©grĂ©s qui font partie dâun groupe uni et puissant que nous nommons le groupe populaire », en utilisant le terme employĂ© par les Ă©lĂšves pour nommer ceux qui appartiennent Ă ce groupe. Dâun autre cĂŽtĂ©, il y a les Ă©lĂšves en marge de la classe, qui gravitent autour du groupe populaire et qui sont rĂ©unis en plus petits groupes. Cette configuration est proche de celle quâobservent Elias et Scotson dans la communautĂ© de Wiston Parva. Ils y distinguent deux groupes les Ă©tablis » qui correspondraient au groupe populaire et les marginaux » qui peuvent ĂȘtre associĂ©s aux Ă©lĂšves en marge. Les Ă©tablis sont prĂ©sents dans la communautĂ© depuis plus longtemps que les marginaux. Bien que dans le cas de la classe, il nây ait pas ou peu de rapport dâanciennetĂ©, la domination du groupe populaire sur les Ă©lĂšves en marge est comparable Ă ce que montrent les deux sociologues Lâexclusion et la stigmatisation des intrus Ă©taient ainsi des armes puissantes aux mains du groupe installĂ© pour perpĂ©tuer son identitĂ©, affirmer sa supĂ©rioritĂ© et maintenir les autres Ă leurs places » Elias & Scotson 1965 38. Figure 1 Les groupes dans la classe de 5Ăšme de Malraux Figure 2 Les groupes dans la classe de 5Ăšme de Renoir Le bonbon un Ă©lĂ©ment du patrimoine alimentaire enfantin ? 12Le bonbon est un aliment qui est rattachĂ© dans la sociĂ©tĂ© française au plaisir, Ă la dĂ©lectation, au partage, Ă la rĂ©compense, Ă la fĂȘte ou encore Ă lâexceptionnel. Et surtout, c'est un aliment destinĂ© aux enfants, et ce depuis des gĂ©nĂ©rations. Les confiseurs cherchent Ă fabriquer des bonbons qui plaisent avant tout aux enfants. Ce mot enfantin bonbon » est mĂȘme adoptĂ© par les adultes qui sont ainsi, avec les mĂ©dias, les vecteurs de la pĂ©rennisation de ce statut dâaliment hĂ©donique du bonbon. Nous pouvons donc avancer que le bonbon, et notamment la symbolique qui lâentoure, fait partie du patrimoine alimentaire enfantin, mĂȘme si les bonbons que les enfants mangent de nos jours sont trĂšs diffĂ©rents de ceux que mangeaient leurs grands-parents. Il ne sâagit donc pas dâun patrimoine alimentaire tel quâon lâentend au sens strict, mais dâun aliment fortement associĂ© Ă lâenfance et dont la symbolique est transmise de gĂ©nĂ©ration en gĂ©nĂ©ration. Dans la littĂ©rature enfantine, on trouve depuis longtemps des histoires montrant la place particuliĂšre du bonbon dans le monde enfantin. Dans Les malheurs de Sophie de la Comtesse de SĂ©gur, la jeune protagoniste, Sophie, mange en cachette des fruits confits quâelle a volĂ©s en montant sur un fauteuil pour atteindre la boĂźte qui se trouve en haut dâune Ă©tagĂšre. Le bonbon est un aliment convoitĂ© par les enfants. Les bonbons dont il est question dans cet article sont des aliments achetĂ©s par les prĂ©adolescents. Il ne sâagit pas dâaliments donnĂ©s par les parents, comme peuvent lâĂȘtre des paquets de cĂ©rĂ©ales donnĂ©s par la mĂšre de Lana Ă sa fille pour quâelle tienne jusquâau repas du midi. Les bonbons qui circulent au collĂšge, donc ceux qui nous intĂ©ressent, sont achetĂ©s par les Ă©lĂšves avec leur argent de poche, le plus souvent sur le chemin du collĂšge, seuls ou Ă plusieurs. Ils sont la preuve de lâautonomie que commencent Ă acquĂ©rir les prĂ©adolescents et de leur libertĂ© grandissante ils peuvent acheter les bonbons dont ils ont envie et les donner Ă qui ils veulent â dans une certaine mesure. Nous entendons le terme bonbon » au sens large il peut sâagir de bonbons en sachets comme les Schtroumpfs » dont il est question dans lâarticle, de sucettes ou de chewing-gums. RĂ©affirmer son statut dâĂ©lĂšve populaire en transgressant les rĂšgles scolaires par la consommation de bonbons 5 Bulletin Officiel du ministĂšre de lâĂducation Nationale et du ministĂšre de la Recherche, numĂ©ro spĂ© ... 13LâĂ©cole est un lieu laissant peu de place Ă la fĂȘte et aux dĂ©bordements quâelle peut entraĂźner elle est rĂ©gie par tout un ensemble de rĂšgles auxquelles lâĂ©lĂšve est contraint de se plier sans quoi il risque dâĂȘtre puni. En instituant un repas dans ses locaux qui ne peut ĂȘtre que celui proposĂ© Ă la cantine, lâĂ©cole contribue Ă diffuser le modĂšle alimentaire français des trois repas quotidiens Ă horaires prĂ©cis » Tichit, 2013. Les repas Ă la cantine sont choisis pour correspondre aux normes dâĂ©quilibre nutritionnel en vigueur notamment depuis la circulaire de 20015 les friandises en sont exclues par principe. Les bonbons sâinvitent cependant en cours, par exemple pour un goĂ»ter de fin dâannĂ©e comme ça a Ă©tĂ© le cas en mathĂ©matiques Ă Malraux ou pour fĂȘter lâarrivĂ©e de NoĂ«l en EPS Ă Renoir. Les adultes â les enseignants par exemple â entretiennent la valeur festive des bonbons et son lien avec lâextraordinaire qui en font un Ă©lĂ©ment du patrimoine alimentaire enfantin. Cependant, les Ă©lĂšves rendent la consommation de bonbons Ă lâĂ©cole non plus exceptionnelle mais quotidienne, en en apportant rĂ©guliĂšrement au collĂšge. Ces bonbons sont souvent achetĂ©s par eux-mĂȘmes Lâachat de nourriture [âŠ] est une conquĂȘte prĂ©coce, parfois solitaire, parfois avec des pairs » Diasio 2004. MalgrĂ© leur omniprĂ©sence Ă lâĂ©cole, les bonbons gardent tout de mĂȘme leur valeur fortement hĂ©donique et permettent aux Ă©lĂšves qui en consomment, notamment en cours, de ressentir le plaisir de la transgression. Manger en dehors du repas prĂ©vu par lâĂ©cole une pratique interdite ? 14Dans les deux collĂšges, il est difficile de savoir si la consommation dâaliments dans la cour de rĂ©crĂ©ation est interdite ou pas. Les Ă©lĂšves pensent, pour certains dâentre eux, quâils nâont pas le droit dâapporter de la nourriture. En atteste cet extrait dâun entretien Ă domicile avec Julie Ă©lĂšve de Malraux et sa mĂšre La mĂšre de Julie Câest ça hein ? Moi Julie elle mâa dit hein, parce que je lui ai dit si tâas besoin dâun gĂąteau au moins pour si tâas le dernier cours, pour essayer de te⊠Parce que câest vrai quâen fin de journĂ©e on a les⊠on a un peu lâĂ©nergie qui descend donc voilĂ quoi. Et Julie elle me dit non non, on a pas le droit ». Donc moi si elle me dit ça moi je lâĂ©coute hein, parce que bon. Julie Non on a pas le droit. AurĂ©lie Ah ouais. Câest qui qui vous a dit ça ? Julie Câest le rĂšglement intĂ©rieur ». 15En rĂ©alitĂ©, rien nâest Ă©crit Ă ce propos dans le rĂšglement intĂ©rieur. LâinfirmiĂšre le sait et me dit que câest elle-mĂȘme qui a demandĂ© Ă ce que les Ă©lĂšves aient le droit dâapporter Ă manger pour Ă©viter les crises dâhypoglycĂ©mie. Jâai Ă©galement interrogĂ© une surveillante dont le discours laisse penser quâun doute plane quant Ă lâinterdiction de manger au collĂšge, et que celle-ci nâest pas clairement dĂ©limitĂ©e. AurĂ©lie Est-ce quâils ont le droit de manger ? La surveillante Non ! AurĂ©lie Mais genre Ă 10h ? La surveillante Oui mais ils ont pas le droit de sortir de nourriture de leur sac. Mais ils ont le droit, câest juste les papiers qui nous dĂ©rangent. Y en a partout ! ». 16Des discours contradictoires mâont ainsi Ă©tĂ© tenus, que ce soit par les personnels du collĂšge ou par les Ă©lĂšves. Les sucettes ont Ă©tĂ© interdites par un mot » aux parents qui a Ă©tĂ© distribuĂ© en avril du fait du danger que reprĂ©sentent les bĂątons qui peuvent ĂȘtre avalĂ©s. Cela nâa pas empĂȘchĂ© les Ă©lĂšves de continuer Ă en manger, de façon un peu plus clandestine, mais guĂšre plus. Ainsi, lâinstitution scolaire interdit de façon implicite â du fait de lâambivalence des discours Ă ce sujet â la consommation de nourriture Ă lâĂ©cole. Manger des bonbons nâest donc pas vraiment » permis. Cette pratique est perçue comme incompatible avec le bon dĂ©roulement de la journĂ©e scolaire â notamment la consommation de sucettes, qui prĂ©sente un danger pour la sĂ©curitĂ© des Ă©lĂšves si elles sont avalĂ©es. Sâopposer Ă lâĂ©cole en mangeant des bonbons en classe 17Pour ce qui est de manger en classe, la consigne est claire il sâagit dâune pratique formellement interdite. Cependant, un certain nombre dâĂ©lĂšves contournent cette rĂšgle et se dĂ©brouillent pour mĂącher des chewing-gums ou avaler des bonbons. DiffĂ©rentes tactiques sont adoptĂ©es pour ne pas se faire repĂ©rer. On ne mange pas non plus dans nâimporte quel cours. Certaines matiĂšres sont plus propices que dâautres Ă la consommation de bonbons ou dâautres friandises. Ces diffĂ©rences de consommation suivant les matiĂšres rĂ©vĂšlent une diffĂ©renciation sociale entre les prĂ©adolescents Lignier, Lomba & Renahy 2013. 18Au collĂšge Renoir, le cours le plus propice Ă la consommation de bonbons est le cours de musique, alors quâĂ Malraux, câest plutĂŽt le cours de mathĂ©matiques. Les Ă©lĂšves de Renoir chahutent pendant un cours qui est moins important Ă leurs yeux â et aux yeux de lâinstitution scolaire â alors que les Ă©lĂšves de Malraux sont moins sensibles Ă lâimportance que pourrait avoir une matiĂšre dite gĂ©nĂ©rale » comme les mathĂ©matiques. Ceci rejoint ce quâobservait Grignon Ă propos de lâ esprit technique » des Ă©lĂšves des collĂšges dâenseignement technique Grignon 1971. Le cours de technologie est dâailleurs le cours lors duquel les Ă©lĂšves de Malraux sont les plus attentifs, ce qui est lâinverse Ă Renoir. Manger des bonbons en classe est une activitĂ© dĂ©viante qui permet de dĂ©fier lâordre scolaire et dâapparaĂźtre aux yeux des pairs comme un rebelle qui nâa pas peur de risquer de se faire reprendre par lâenseignant. Le goĂ»t de la prise de risque est Ă lâorigine de cette pratique ainsi que la dĂ©lectation de pouvoir manger un aliment interdit et trĂšs fortement connotĂ© plaisir » lors du cours, câest-Ă -dire pendant un moment formel, institutionnalisĂ© et codifiĂ©. Le bonbon permet de sâĂ©vader des contraintes et des demandes scolaires, de prendre du plaisir physique dans un moment censĂ© ĂȘtre ascĂ©tique » et intellectuel. Les Ă©lĂšves qui adoptent cette pratique se forgent une identitĂ© en opposition aux rĂšgles scolaires et renvoient une certaine image dâeux aux autres, image qui leur permet de sâintĂ©grer plus facilement au groupe des Ă©lĂšves les plus populaires. 19Les bonbons ne sont pas seulement consommĂ©s ils sont Ă©galement partagĂ©s avec dâautres Ă©lĂšves de façon plus ou moins discrĂšte selon le cours. Le premier degrĂ© de transgression est celui dâun partage discret, sous la table. Moustafa, Moussa et Jennifer sont trois Ă©lĂšves du groupe populaire collĂšge Malraux ils se font passer des bonbons sous la table en cours de mathĂ©matiques. Moustafa a des bonbons. Moussa Partage avec Hakim ! Jennifer Passes-en ! » Moustafa en passe un Ă Jennifer. Ce sont des frites acidulĂ©es. Jennifer en redemande. Moustafa lui en donne dâautres. 20On observe ici le partage de bonbons entre des membres du groupe populaire, quâils soient garçons ou filles Moustafa accepte de donner des bonbons Ă Jennifer parce quâelle appartient au groupe populaire. 21Ă un degrĂ© supĂ©rieur de provocation, les bonbons sont Ă©changĂ©s sous le regard du professeur. Sanata, une Ă©lĂšve du groupe populaire Ă Malraux, est au premier rang en cours de mathĂ©matiques. Elle sort, au-dessus de son bureau, un morceau de bonbon entourĂ© dâaluminium. Elle en donne Ă MĂ©dina et Soraya qui goĂ»tent avec prĂ©caution AurĂ©lie Câest quoi ? Soraya Câest de la pierre ! Non câest un bonbon ». Sanata en donne Ă Martial aussi. AurĂ©lie Ă Soraya Câest bizarre ! Soraya Câest des chewing-gums ». 22Apparemment ils sont forts. Elle tire la langue. Une discussion commence sans se soucier du professeur, qui ne rĂ©agit pas. 23Ă Renoir, des bonbons ou des chewing-gums sont consommĂ©s en cours de musique. Quand lâenseignant sâen aperçoit, il demande Ă lâĂ©lĂšve de sâen dĂ©barrasser Ă la poubelle. Certains Ă©lĂšves les filles du groupe populaire prennent plaisir Ă faire semblant de le faire. Il y a ici une double transgression mĂącher un chewing-gum en cours et ne pas obĂ©ir Ă lâenseignant qui ordonne de le jeter. Il sâagit dâun degrĂ© de provocation maximal. 24En cours de musique, Ă Renoir M. L. demande Ă Fatimatou membre du groupe populaire de jeter son chewing-gum. Elle marche jusquâĂ la poubelle et fait mine de le jeter. Plus tard, M. L. sâaperçoit quâelle ne lâa pas fait. M. L. Fatimatou, tâas pas jetĂ© ton chewing-gum. Tu te mets face Ă moi et tu le jettes. Il la prend par le bras. Fatimatou Monsieur vous mâavez fait mal ! Vous vous prenez pour qui, vous ĂȘtes pas mon pĂšre ! Vous ĂȘtes sĂ©rieux lĂ ! » 25Une autre fois en cours de musique, avec Iris elle aussi membre du groupe populaire et Fatimatou M. L. Tu jettes ton chewing-gum Iris ! Iris Non câest bon il est encore bon. M. L. Non, tu jettes ton chewing-gum ! Iris Je viens de le jeter Monsieur ! M. L. Non tâas pas tout jetĂ©. Elle retourne Ă la poubelle et fait semblant. Finalement elle le jette. M. L. Fatimatou, ton chewing-gum aussi ». Elle le jette. Elle montre la poubelle pour faire voir Ă lâenseignant quâelle lâa bien jetĂ©. Il y a un paquet de bonbons Haribo. Iris Ah ouais ça c'est bien, un paquet de bonbons ! ». 26Ces pratiques de double transgression nâont lieu quâen cours de musique lâenseignant a perdu toute autoritĂ© sur les Ă©lĂšves qui profitent de ce cours pour jouer aux rebelles et gagner en popularitĂ©. En se comportant ainsi, les deux Ă©lĂšves, Fatimatou et Iris, affirment leur opposition Ă lâordre scolaire et leur position dominante dans la classe, du fait de leur capacitĂ© Ă braver les interdits et Ă tenir tĂȘte Ă lâenseignant. Ce sont principalement ces deux prĂ©adolescentes qui jouent Ă ce jeu de provocation du professeur. Elles sont considĂ©rĂ©es par les autres Ă©lĂšves comme les meneuses de la classe Iris est qualifiĂ©e de chef » par YaĂ«lle, lors de lâentretien menĂ© avec elle. 27Tous les Ă©lĂšves ne mangent pas des bonbons en cours, ceci pour deux raisons. La premiĂšre tient au fait que certains ne veulent pas le faire par souci du respect de lâordre scolaire. Câest le cas de plusieurs Ă©lĂšves en marge de la classe, trĂšs sĂ©rieux et ayant souvent de bons rĂ©sultats. Par exemple, Priscille, Ă Renoir, qui sâexplique en entretien. AurĂ©lie Et y a des gens qui te donnent parfois des sucettes ou des chewing-gums ? Priscille Ben ils me proposent oui mais je refuse parce que⊠Souvent des chewing-gums en cours ben jâai trop peur de me faire prendre donc je fais pas. Alors que y en a plein, mais tout le temps y en a pratiquement un en cours qui en a donc⊠Surtout Fatimatou, le groupe ben dâIris tout ça⊠». 28La deuxiĂšme raison est liĂ©e au fait que les Ă©lĂšves ne partagent pas leurs bonbons avec tout le monde. Ainsi, certains, sâils nâen amĂšnent pas eux-mĂȘmes, nâont pas souvent lâoccasion dâen manger. 29Consommer des bonbons en cours est une pratique distinctive adoptĂ©e par certains Ă©lĂšves qui cherchent Ă dĂ©fier lâordre scolaire. La classe est divisĂ©e en deux dâun cĂŽtĂ© les Ă©lĂšves en adhĂ©sion avec lâinstitution scolaire, appelĂ©s par certains Ă©lĂšves les intellos », souvent en marge de la classe, de lâautre les Ă©lĂšves en opposition, bien intĂ©grĂ©s et appartenant au groupe populaire. Cette consommation transgressive permet Ă ces derniers de gagner en prestige en se faisant remarquer par leurs conduites dĂ©viantes. Le bonbon, dĂ©signĂ© par la sociĂ©tĂ© comme aliment festif et extraordinaire â un Ă©lĂ©ment du patrimoine alimentaire enfantin â, est rĂ©appropriĂ© par les prĂ©adolescents pour en faire un instrument de leur intĂ©gration au groupe de pairs par la transgression et la dĂ©fiance Ă lâĂ©cole quâimplique sa consommation en classe. Le bonbon constitue un Ă©lĂ©ment de la culture prĂ©adolescente il permet Ă certains de maintenir leur position dominante au sein du groupe-classe. Construire et renforcer des liens sociaux par le don de bonbons 30De par sa dimension affective, le bonbon peut ĂȘtre utilisĂ© par les Ă©lĂšves comme un vecteur de lien social. Quand un Ă©lĂšve apporte des bonbons Ă lâĂ©cole, il choisit avec qui il va les partager. Les fournisseurs » nâen donnent en principe quâĂ leurs amis proches, sauf quand ils sont trop dominĂ©s pour arriver Ă rĂ©sister aux demandes de certains. Il sâagit alors dâĂ©lĂšves en marge nâarrivant pas Ă se faire respecter des autres, notamment des membres du groupe populaire. En choisissant les personnes dignes » de ce don, les prĂ©adolescents dĂ©finissent leur cercle dâamis. Le mĂȘme systĂšme de don sĂ©lectif » a Ă©tĂ© observĂ© Ă Malraux et Ă Renoir. Il est frĂ©quent de voir un groupe dâamis se partager des bonbons. Comme par exemple Ă Malraux dans la cour de rĂ©crĂ©ation Jennifer, Imane et Soraya Ă©lĂšves appartenant toutes au groupe populaire ont des bonbons dans la bouche. Câest Soraya qui leur a donnĂ© ». 31Soraya, Imane et Jennifer sont trĂšs amies, elles appartiennent au groupe des filles du groupe populaire. Soraya dĂ©cide donc de ne partager ses bonbons quâavec ses amies les plus proches, Imane et Jennifer â les autres membres du groupe nâĂ©tant pas prĂ©sentes Ă leurs cĂŽtĂ©s Ă ce moment prĂ©cis. 32Il peut arriver que certaines dâentre elles comme Sanata partagent avec des garçons du groupe populaire tels que Sami ou Moussa. Pour Soraya ou Sanata, il apparaĂźt donc que, concernant le partage de friandises, le groupe restreint est le groupe des six filles, et il peut ĂȘtre Ă©largi au groupe des sept garçons du groupe populaire. Par contre, les autres personnes de la classe nâont jamais ou trĂšs rarement droit Ă des bonbons de la part de ces filles. 33Ă Renoir, Hector appartenant au groupe populaire me raconte en entretien Ă qui il donne des bonbons et Ă qui il nâen propose pas. On voit ainsi se dessiner son cercle dâamis. AurĂ©lie Et tâen donnes un peu⊠Hector Ben oui jâen donne Ă tout le monde. AurĂ©lie Ă qui ? Hector Ă tout le monde. AurĂ©lie Ă tout le monde ? Hector Fin pas Ă tout le monde dans tout le collĂšge. Au groupe de la classe, avec qui je suis⊠toute la journĂ©e. AurĂ©lie Câest-Ă -dire ? Hector LoĂŻc, Alain, tout le groupe de garçons, Romain, dâautres classes, toutes les filles de la classe, les filles dâautres classes, y en a plein. AurĂ©lie Toutes les filles de la classe ? Hector Pas toutes. Jâen donne un peu⊠Comme ça. AurĂ©lie PlutĂŽt au groupe Iris tout ça ? Hector Ouais, ouais ce groupe-lĂ . Et⊠Jâen donne quâĂ eux. QuâĂ elles et eux. AurĂ©lie Par exemple MĂ©lanie tu vas pas lui donner un⊠Hector Non il rit. Fin si peut-ĂȘtre, si elle mâen demande. Je vais pas aller vers elle pour lui donner un chewing-gum. AurĂ©lie Ouais voilĂ . Dâaccord. Et dans les garçons⊠à qui tâen donnerais pas⊠Arthur tu lui en donnerais ? Hector Non. Sauf sâil mâen demande. Je pense pas quâil mâen demandera de toute façon. AprĂšs jâen donnerais Ă Maxime, Romain, LoĂŻc⊠AurĂ©lie TimothĂ©e ? Hector TimothĂ©e oui TimothĂ©e. AurĂ©lie GaĂ©tan ? Hector GaĂ©tan, ouais GaĂ©tan ». 34En Ă©voquant le don de bonbons, Hector dĂ©finit un cercle dâamis assez large. Il cite en premier son meilleur ami LoĂŻc et la liste sâallonge au fur et Ă mesure de la conversation. Il commence par dire quâil en donne Ă tout le monde », puis se reprend en parlant du groupe de la classe » avec qui il est toute la journĂ©e. Quand je lui demande de prĂ©ciser, il rĂ©duit le cercle des receveurs » aprĂšs avoir dit Ă toutes les filles de la classe », il limite le cercle au groupe dâIris Ă la suite de ma suggestion et finit par dire jâen donne quâĂ elles et eux », ce qui est en contradiction avec le Ă tout le monde » du dĂ©but de la conversation. Cela signifie peut-ĂȘtre que pour Hector, les autres Ă©lĂšves de la classe, en marge, nâexistent pas ». Hector est assez gĂ©nĂ©reux puisquâil est prĂȘt Ă en donner Ă des personnes hors du groupe populaire si elles lui demandent comme MĂ©lanie ou Arthur et il en donnerait volontiers Ă TimothĂ©e ou GaĂ©tan qui eux aussi ne font pas partie du groupe populaire. Il apparaĂźt quand mĂȘme clairement quâHector choisit en premier lieu de donner ses bonbons Ă ses amis proches LoĂŻc, Maxime et Romain, mais Ă©galement au groupe des filles avec qui il a de multiples interactions. Le don est parfois suivi dâun contre-don Hector me raconte lors de lâentretien quâil a achetĂ© un paquet de bonbons pour remercier » ceux qui lui en donnent au collĂšge notamment Iris. AurĂ©lie Donc tâamĂšnes que des chewing-gums toi Ă lâĂ©cole ? Ou y a dâautres trucs ? Hector Je me permets dâamener un paquet de bonbons de Schtroumpfs, parce que tout le monde en ramĂšne. Fin pas tout le monde mais je sais pas⊠Par exemple Iris elle achĂšte des bonbons mais tous les jours, elle en ramĂšne dix dans son paquet. AurĂ©lie Donc toi ça tâarrive de⊠Hector Donc ouais moi, pour les remercier, je leur en ai amenĂ©. AurĂ©lie Tâavais achetĂ© un paquet ? Hector Un paquet de Schtroumpfs qui piquent. AurĂ©lie Ah câest bon ça ! Hector Parce que tout le monde aime ça. » 35La dimension hĂ©donique du bonbon est rappelĂ©e ici par Hector qui cherche Ă faire plaisir Ă la majoritĂ© en apportant des bonbons apprĂ©ciĂ©s par le plus grand nombre. 36Certains Ă©lĂšves sont moins gĂ©nĂ©reux et essaient de ne pas se faire remarquer par les autres quand ils ont des bonbons pour nâen donner quâĂ leurs amis. Câest le cas de Lana Ă©lĂšve en marge qui mâexplique en entretien Non ce que je fais gĂ©nĂ©ralement c'est toujours discret, je donne que Ă Claire ou⊠Pas Ă tout le monde ! ». GaĂ©tan en marge raconte lors de son entretien quâIris, qui a trĂšs souvent des bonbons comme le dit aussi Hector, nâen donne quâĂ ses amis proches. Elle ne se fait pas piller par dâautres Ă©lĂšves câest une Ă©lĂšve dominante elle est dâailleurs dĂ©lĂ©guĂ©e qui sait se faire respecter. AurĂ©lie Ouais tu lâas pas tellement vue dans la cour avec des bonbons ? GaĂ©tan Non, non câest pas le genre dâIris en plus. AurĂ©lie Dâaccord. Elle en donne pas Ă tout le monde quoi ? GaĂ©tan Ouais elle en donne quâĂ Fatimatou et YaĂ«lle. Ses vraies copines quoi. AurĂ©lie Ouais. GaĂ©tan Pas au premier venu qui dit je peux en avoir un ? ». 37Il arrive quâIris donne des bonbons Ă©galement Ă Hector comme nous avons pu le voir plus haut. Il est frĂ©quent que ce soient des Ă©lĂšves du groupe populaire qui aient des bonbons et qui puissent choisir Ă qui les donner, affirmant ainsi leur supĂ©rioritĂ©. Mauss a observĂ© dans le potlatch cette mise en avant de la domination par le don pour maintenir son rang il ne peut prouver cette fortune quâen la dĂ©pensant, en la distribuant, en humiliant les autres » Mauss 1925 148. Donner des bonbons Ă quelquâun est une façon de reproduire le geste des parents qui donnent des bonbons Ă leur enfant pour le rĂ©compenser, en tout cas pour signifier le lien affectif qui existe avec lui. On peut parler avec Corsaro de reproduction interprĂ©tative » les enfants crĂ©ent et participent Ă leurs propres cultures enfantines, en sâappropriant de maniĂšre crĂ©ative les informations fournies par le monde adulte et ils en profitent pour aborder leurs propres soucis de gĂ©nĂ©ration » Corsaro 2010 59. Par cette pratique utilisant un aliment symboliquement fort dâun point de vue affectif, les prĂ©adolescents affirment des liens dâamitiĂ© avec certains de leurs camarades et en excluent dâautres. Les groupes dâamis ne sont cependant pas tous au mĂȘme niveau » la classe est clivĂ©e entre des Ă©lĂšves trĂšs bien intĂ©grĂ©s et dominants, et dâautres en marge et dominĂ©s. Certains Ă©lĂšves se servent de leur position dominante pour profiter de camarades fournisseurs » de bonbons. Un don de bonbon Ă sens unique qui signe des rapports de domination 38Certains Ă©lĂšves amĂšnent souvent des bonbons qui sont accaparĂ©s par dâautres. Ces dĂ©pouilleurs » sont le plus souvent des Ă©lĂšves dominants dans la classe. De lâautre cĂŽtĂ©, les prĂ©adolescents qui se font dĂ©pouiller » sont en marge de la classe ils ne font jamais partie du groupe populaire. Cette pratique qui sâapparente Ă du racket fait apparaĂźtre de forts rapports de domination entre les Ă©lĂšves les plus intĂ©grĂ©s et les plus populaires, et les autres qui restent en position dominĂ©e. Du fait de son importante valeur hĂ©donique, le bonbon est un aliment recherchĂ© et dĂ©sirĂ© par nombre de prĂ©adolescents. Le vol de bonbons, qui peut avoir lieu Ă la maison quand les parents ont le dos tournĂ©, est transposĂ© au collĂšge, sous la forme du dĂ©pouillement dâĂ©lĂšves fournisseurs ». La configuration de la classe permet aux membres du groupe populaire de jouer de leur position pour arriver Ă leurs fins. La question est alors de savoir pourquoi certains Ă©lĂšves continuent dâapporter des paquets de bonbons. Il y a peut-ĂȘtre deux rĂ©ponses Ă cela. Ce sont parfois des Ă©lĂšves qui ont un peu plus de moyens â comme câest le cas de Martial â ou Ă qui les parents donnent des aliments Ă emporter â des boissons, comme pour Lana ; ou alors câest peut-ĂȘtre que la place de distributeur » leur convient car elle leur confĂšre de leur point de vue une certaine valeur sociale puisquâelle leur permet dâentrer en interaction avec des membres du groupe populaire. Pendant un moment, ils captent lâattention des membres de ce groupe. Certains, comme Lana, souffrent cependant de ce dĂ©pouillement et cherchent Ă lâĂ©viter. Martial a lâair dây trouver son compte. Il fait part de cette pratique Ă sa mĂšre lors de lâentretien chez lui. Martial Euh tu sais que jâai des bonbons beaucoup dans mon cartable, des gĂąteaux et tout ? Sa mĂšre Non, tu nâas pas. Martial Si parce quâĂ chaque fois tu me donnes 2 ⏠pour que jâachĂšte. Et Ă chaque fois jâachĂšte, ensuite je partage tout et en fait y a tous mes potes qui mangent, moi je bouffe rien du tout. Tu sais câest agression, racket, carrĂ©ment ». 39Martial considĂšre les quĂ©mandeurs comme ses potes », mais il associe ce comportement avec luciditĂ© Ă une agression » ou un racket ». Ainsi, son discours est ambivalent ce sont ses amis qui mangent ses bonbons, mais il sâagit dâune agression. On voit ici toute la tension de cette activitĂ© dâachat et de distribution dâun cĂŽtĂ© Martial apprĂ©cie dâĂȘtre le centre de lâattention et cette impression dâavoir des potes », de lâautre le prĂ©adolescent subit la violence des pilleurs et leur domination. 40Lana est beaucoup plus amĂšre que Martial, elle exprime cette amertume en entretien. AurĂ©lie Et tâen amĂšnes au collĂšge ? Lana Non, pas trop parce que le problĂšme c'est quâil y a Fatimatou [du groupe populaire] qui ra⊠Qui prend⊠AurĂ©lie Qui rase ? Lana Non ouais voilĂ en fait. Elle prend tout tout tout tout. Une fois jâavais une boisson, elle me finit tout aprĂšs elle me fait Oh je suis dĂ©solĂ©e, je lâai finie et toutâ. Elle nie tout le temps ça, elle fait oh je suis dĂ©solĂ©e ». En fait câest toujours moi en fait celle qui doit tout ramener et tout. Ben elle demande toujours Ă moi ou Laetitia par exemple, Laetitia elle lui prend tous ses chewing-gums. Moi elle sait toujours que jâai Ă boire. Parce que ma mĂšre elle achĂšte des petites boissons, et du coup elle prend tout tout tout Ă boire Ă chaque fois. Mais elle boit tout hein, attention, elle mâen laisse pas un peu. Elle boit tout. Et du coup c'est un peu gĂȘnant et tout ça, et aprĂšs⊠Quand je ramĂšne des bonbons, des gĂąteaux et tout ça, elle prend tout. Et aprĂšs mĂȘme si y a tout le monde et tout ça qui vient alors moi jâaime pas. AurĂ©lie Ouais Iris et tout ça qui viennent. Lana Ouais, moi quand jâen ramĂšne c'est toujours Fatimatou, par exemple des fois jâai des sucettes. Et donc du coup je lui en passe une, et elle me fait Oh je suis dĂ©solĂ©e y a quelquâun et tout qui me lâa prisâ alors du coup je suis obligĂ©e de lui donner une deuxiĂšme et tout. Elle insiste elle ! Donc⊠». 41Lana vit trĂšs mal le fait que cela soit toujours » Ă elle de tout ramener ». Elle voit bien que ce don â qui nâen est pas vraiment un â est Ă sens unique il nây a pas de contre-don et ce qui la gĂȘne dâautant plus est le fait que Fatimatou lui prend tout », que ce soit des boissons, des bonbons ou des gĂąteaux. Et surtout, sans lui en laisser. Contrairement Ă ce que souligne Mauss 1925 84, câest ici le receveur qui a lâascendant sur le donneur puisquâil sâoctroie le droit de ne pas faire de contre-don. Lana se fait littĂ©ralement dĂ©possĂ©der de ses biens comestibles. Elle vit Ă©galement trĂšs mal le comportement de Fatimatou qui consiste Ă sâexcuser pour attĂ©nuer la gravitĂ© de son acte de pillage. Lana en vient Ă ne plus amener grand-chose au collĂšge ou tout du moins Ă rester trĂšs discrĂšte quand elle consomme ce quâelle a amenĂ© ou quâelle en donne Ă ses copines. 42Des observations dans les deux collĂšges montrent la violence que peuvent avoir les ravisseurs de bonbons. Par exemple Ă Malraux dans un couloir MĂ©dina du groupe populaire sâapprochant de Martial Donne une sucette. Soraya et Moussa du groupe populaire forment un attroupement autour de Martial. Donne tes bonbons ». Martial en donne une Ă Soraya. Moussa Eh Martial pourquoi tu mâen as pas donnĂ© ? Martial rĂ©pond quelque chose. Moussa Casse-toi mon gars. MĂ©dina prend la sucette de Soraya. Soraya Rends-la moi ! Une autre fois, Ă nouveau dans un couloir Martial a des bonbons dans son sac. Les filles Jennifer, Soraya,.. essaient de lui en prendre de façon assez violente, en le plaquant contre le mur. Jennifer en a eu trois. Elle y retourne, mais Martial ne veut plus en donner ». 43Ces scĂšnes rĂ©vĂšlent toute la brutalitĂ© de ce pillage de bonbons. Il ne sâagit plus dâun don/contre-don rĂ©servĂ© Ă son cercle dâamis mais bien dâune domination puissante de certains Ă©lĂšves sur dâautres qui leur donne le droit de prendre possession des biens de ces Ă©lĂšves dominĂ©s. 44Une autre scĂšne ayant lieu Ă Renoir en cours de musique montre jusquâoĂč peut aller ce vol » de bonbons il peut sâagir dâune vĂ©ritable intimidation de la victime Fatimatou du groupe populaire vient voir Emmeline en marge et lui touche les poches de son manteau. Fatimatou Je suis sĂ»re que tâen as ! Emmeline Non jâen ai pas. Fatimatou Tu mâen amĂšnes cet aprĂšs-midi ? Emmeline Oui ok ! ». 45Fatimatou nâhĂ©site pas Ă dĂ©passer les limites physiques en touchant les poches du manteau dâEmmeline et Ă demander Ă celle-ci dâapporter des chewing-gums lâaprĂšs-midi pour elle. Emmeline accepte tout de suite, sans rien dire. Ce sont souvent les Ă©lĂšves timides, nâarrivant pas Ă se dĂ©fendre, qui sont la cible de ces pilleurs. 46Ă Renoir, en cours de physique, Iris cherche Ă amadouer Lana pour obtenir une sucette Iris Oh Lana, tâes mon amie je tâadore, tu mâen donnes une [de sucette] ? Lana C'est pour dâautres gens. Des filles que tu connais pas je crois⊠Bon je tâen donne une. Rouge ou bleue ? Iris Câest quoi la meilleure ? Lana Rouge. Moi je prĂ©fĂšre rouge. Iris Ok une rouge sâil-te-plaĂźt. Lana lui donne en prĂ©cisant Ăa pique ». Iris Lana je tâaime ! ». 47Les Ă©lĂšves dominants jouent sur la corde sensible des dominĂ©s en leur faisant miroiter une amitiĂ© fictive. Ils se servent de leur popularitĂ© pour amadouer leur victime en prĂ©tendant ĂȘtre leur ami, ce qui est valorisant pour lâĂ©lĂšve dominĂ©. Il sâagit dâune autre tactique pour obtenir ce quâils veulent, qui est moins violente que le plaquage contre le mur ou la fouille au corps, mais qui est plus rusĂ©e. Lana avait prĂ©vu de garder les sucettes pour ses copines, nĂ©anmoins elle cĂšde Ă la dĂ©monstration dâamitiĂ© simulĂ©e par Iris. Conclusion le bonbon, un aliment pour sâintĂ©grer au groupe de pairs⊠48Du fait de la symbolique du bonbon liĂ©e au plaisir et Ă la rĂ©compense, il est instrumentalisĂ© par les prĂ©adolescents dans le contexte du collĂšge pour rĂ©pondre Ă des enjeux dâintĂ©gration au groupe de pairs et de domination. Le collĂšge est en effet le théùtre dâinteractions entre pairs, avec des enjeux bien particuliers, comme celui de sâintĂ©grer le mieux possible et dâaccĂ©der ou de maintenir son appartenance au groupe populaire. Dans ce contexte, les prĂ©adolescents utilisent des aliments symboliquement forts, comme les bonbons, dont le statut a Ă©tĂ© dĂ©fini par les adultes qui encadrent les jeunes parents, enseignants, mĂ©dias. 49La valeur hĂ©donique des bonbons confĂšre Ă ces derniers un fort potentiel dans la construction et le maintien des liens sociaux. En affirmant leur opposition Ă lâinstitution scolaire, par la transgression de lâinterdit sur la consommation de bonbons en classe, certains prĂ©adolescents gravissent les Ă©chelons du prestige. Du fait de sa forte connotation affective, le bonbon permet Ă©galement de renforcer des liens amicaux et de mieux sâintĂ©grer Ă un groupe dâamis. Le bonbon attire enfin les gourmands quand ceux-ci sont en position de domination en classe, ils peuvent se permettre de dĂ©pouiller des fournisseurs » qui restent plus Ă la marge. 50De par les rapports sociaux qui sây jouent, le collĂšge est un lieu de reproduction interprĂ©tative » Corsaro 2010 qui permet aux Ă©lĂšves de manipuler un patrimoine alimentaire pour mieux sâintĂ©grer au sein de leur groupe de pairs. Les Ă©lĂšves rĂ©interprĂštent des pratiques adultes â par exemple rĂ©compenser son enfant en lui donnant un bonbon â pour les utiliser dans leur quotidien Ă lâĂ©cole â par exemple en donnant des bonbons Ă leurs amis. Le bonbon joue sensiblement le mĂȘme rĂŽle dans les deux collĂšges, bien quâils soient diffĂ©rents du point de vue de lâorigine sociale de la population accueillie. Deux hypothĂšses peuvent ĂȘtre avancĂ©es lâĂ©cart relativement modĂ©rĂ© de recrutement social entre les deux collĂšges certains Ă©lĂšves du collĂšge Renoir sont issus de milieux populaires ou bien la prĂ©sence dâune culture de classe dâĂąge qui outrepasserait les milieux sociaux Pasquier 2005. Les bonbons sont Ă©galement des aliments prĂ©sents â ou pas â au domicile les parents sont alors les garants de leur consommation mesurĂ©e. Celle-ci ne peut ĂȘtre autorisĂ©e quâĂ certains moments exceptionnels, comme les anniversaires. Les bonbons peuvent au contraire ĂȘtre proposĂ©s plus rĂ©guliĂšrement, ils peuvent mĂȘme ĂȘtre en libre-service dans quelques familles. Il serait intĂ©ressant dâinterroger parents et enfants sur la place du bonbon Ă la maison et sur lâusage qui en est fait. Cela permettrait de comprendre en quoi la valeur hĂ©donique du bonbon est transmise Ă la maison par le biais des adultes. Cette transmission de la symbolique du bonbon de gĂ©nĂ©ration en gĂ©nĂ©ration en fait un Ă©lĂ©ment du patrimoine alimentaire enfantin. Les prĂ©adolescents sâen saisissent pour trouver leur place au sein du groupe de pairs au collĂšge. Cet aliment patrimoine de lâenfance a donc une place bien particuliĂšre dans le quotidien des Ă©lĂšves au collĂšge.
UneĂ©mission parodique de Koh-Lanta nommĂ©e « Kohlantess » a Ă©tĂ© tournĂ©e avec les dĂ©tenus de la prison de Fresnes au mois de juillet. Ce dimanche, lâĂ©mission a Ă©tĂ© postĂ©e
Description DĂ©couvrez les Bonbons langues qui piquent Leader Price. Des bonbons acidulĂ©s au goĂ»t fruitĂ©. IdĂ©al Ă partager au gouter ou pour agrĂ©menter toute vos fĂȘtes il satisferont les petits comme les grands. Ils seront prĂšs de vous Ă tous moments de la journĂ©e pour satisfaire vos petites envies gourmandes. Composition Sirop de glucose, sucre, amidons transformĂ©s, acidifiants E330, E296, correcteur d'aciditĂ© E350, gĂ©latine de porc, arĂŽmes, colorants E100, E120, E131, E150a, E160c, concentrĂ© de sureau. Amidon de blĂ©. Conservation A conserver Ă l'abri de la chaleur max 27°C et de l'humiditĂ©. Valeurs Ă©nergĂ©tiques pour 100g Pour 100 GR Energie 1534kJEnergie 361kcalMatiĂšres grasses 0,5gAcides gras saturĂ©s <0,01gGlucides 87gSucres 58gProtĂ©ines 1,9gSel 0,43g CaractĂ©ristiques produit Nutriscore Le Nutri-score est un indicateur qui vous permet de repĂ©rer les produits en fonction de leur qualitĂ© nutritionnelle et de vous informer de maniĂšre simple sur les aliments Ă recommander ou Ă limiter pour une alimentation saine. En savoir plus
DonnerĂ tout le monde le temps de bien se prĂ©parer. Choisir une date et une heure convenable. Proposer des jeux et des animations. Organiser la petite fĂȘte autour dâun thĂšme. Comment prĂ©senter bonbons ? Par exemple le thĂšme dâune couleur limite le choix des confiseries. Choisissez un thĂšme plus large proposant une grande variĂ©tĂ© de bonbons. Pour
Avouons-le, nous adorons manger des bonbons. Une petite Fraise Tagada par-ci, un rouleau de rĂ©glisse par-lĂ , etc. Ce nâest pas un petit bonbon qui va mettre en pĂ©ril notre rĂ©gime ou affoler notre balance. Vous croyez vraiment ? Soyons sĂ©rieuses quelques minutes. Les bonbons sont caloriques. Un carambar, câest 35 calories soit autant quâun abricot, quâune poignĂ©e de framboise ou de groseilles. Alors avant de craquer pour ces petites douceurs sucrĂ©es, regardons ensemble le classement des 10 bonbons les plus caloriques. Le Carambar On aime le Carambar pour son caramel et ses blagues plus ou moins drĂŽles prĂ©sentes sur lâemballage. Mais les aimerez-vous autant en sachant quâil y a 35 calories dans chaque Carambar ? Et oui, 3 Carambars, et la barre des 100 calories est dĂ©jĂ franchie. Retrouvez toutes nos recettes Ă moins de 200 calories. Les Fraises Tagada Bonbons mythiques aimĂ©s des petits comme des grands, les Fraises Tagada se dĂ©clinent aujourdâhui dans toute une gamme. Chaque recette est aussi dĂ©licieuse que calorique car vous atteindrez les 100 calories avec 7 bonbons seulement !Les Dragibus Les Dragibus sont des petits bonbons multicolores aux dĂ©licieuses saveurs. Que vous prĂ©fĂ©riez les noirs, les rouges ou les jaunes, la barre des 100 calories sera franchie avec 25 Dragibus. Les bonbons Krema Il existe une multitude de bonbons Krema. Certains sont aux fruits, dâautres au rĂ©glisse, tous sont abominablement dĂ©licieux et malheureusement bien trop caloriques. En effet, un bonbon Krema a entre 25 et 35 Mentos Vendus au niveau des caisses de nos grandes surfaces, les Mentos sont les bonbons sur lesquels on craque volontiers. Que lâon aime le goĂ»t fruitĂ©, chocolatĂ© ou mentholĂ©, on adore les Mentos. Attention tout de mĂȘme, chaque Mentos cache entre 10 Ă 15 calories. Retrouvez toutes nos douceurs sucrĂ©es... lĂ©gĂšresLes Skittles Produits par lâentreprise qui nous rĂ©gale avec les M&Mâs, les Skittles sont incroyablement addictifs. Attention ! Bien quâils soient vraiment tout petits, chaque Skittles cache 4 calories !Les Chamallows Les Chamallows sont de dĂ©licieux bonbons qui nous rappellent notre tendre enfance. Chaque Chamallow cache 15 calories. Cet apport est de 20 calories pour les fameux Nounours qui marient subtilement la guimauve et le chocolat. Les Carensac Les Carensac sont des petits bonbons faits de rĂ©glisse et de sucre. Chaque bonbon reprĂ©sente 2 calories et chaque portion 38 calories. A consommer avec modĂ©rationâŠLes Langues Acides VĂ©ritable plaisir coupable, les langues acides nous Ă©patent par leur piquant et leur cĆur tendre. Si vous craquez pour ces bonbons, gardez en tĂȘte que chacun dâentre eux reprĂ©sente 35 calories. Les Chupa Chups Mythiques sucettes, les Chupa Chups sont aimĂ©es des petits et des grands. Pourtant une sucette est extrĂȘmement riche puisquâelle cache plus de 50 calories.
Bienqu'il ne soit pas classĂ© parmi les superacides, l'ion hydrure d'hĂ©lium est l'acide le plus fort connu, avec une affinitĂ© protonique de 177,8 kJ molâ1, et donc un pKa estimĂ© de â63. Hichem
Ha, les bonbons⊠Ce petit plaisir nâest pas rĂ©servĂ© quâĂ lâenfance bien entendu. Quel parent nâa pas dĂ©jĂ piochĂ© en secret dans le bocal de bonbons de sa progĂ©niture, pour y trouver un petit remontant sous la forme dâune confiserie ? LassĂ© des douceurs des bonbons ? Testez les bonbons pĂ©tillants ! Un dĂ©lice gourmand que tout le monde apprĂ©cie ! Mais parfois, il arrive que lâon veuille dĂ©laisser la douceur dâune sucrerie pour quelque chose dâun peu plus⊠corsĂ©. Dans ce cas, un bonbon pĂ©tillant, comme les pilules du diable est tout Ă fait indiquĂ© ! Partons Ă la dĂ©couverte de ces plaisirs au goĂ»t surprenant, et Ă lâaciditĂ© dĂ©routante ! Vous nâavez pas envie dâune friandise qui fonde tranquillement sur la langue, mais plutĂŽt dâun bonbon qui titille vos papilles ? Mais câest exactement la dĂ©finition dâun bonbon pĂ©tillant ! Ce genre de sucrerie permet dâĂ©loigner la morositĂ© en un rien de temps. Nul doute quâaprĂšs lâavoir mis en bouche, vous vous sentirez beaucoup mieux. Par exemple, pourquoi ne pas essayer les tubes rigolos ? Leur secret est dâune simplicitĂ© enfantine Ă lâintĂ©rieur de ces tubes se trouve une poudre acidulĂ©e, qui laisse une sensation⊠explosive ! Ces pailles existent en diffĂ©rentes tailles, pour que chacun trouve la mesure de pĂ©tillement qui le convient. Les tubes sont aussi disponibles dans des parfums variĂ©s. Est-ce que vous ĂȘtes plutĂŽt cola ? Il sâagit dâun grand classique, qui nâest jamais dĂ©modĂ©. Mais vous pouvez aussi apprĂ©cier les tubes au goĂ»t fraise. Qui pourrait penser que la douce fraise puisse ĂȘtre aussi pĂ©tillante ! Enfin, ces pailles qui font le rĂ©gal des petits et des grands sont aussi disponibles avec une saveur au citron simple, mais diablement efficace ! Et qui dit bonbon dit souvent activitĂ© et anniversaire ! Faites pĂ©tiller la journĂ©e de votre enfant en lâemmenant se dĂ©penser sur un parcours aventure ! Plus dâinfos dans mon prĂ©cĂ©dent article J Zoom sur les bonbons Pilules du diable Les vraies stars des bonbons piquants, ce sont cependant les Pilules du Diable. On ne pouvait pas trouver de meilleur nom, car ces friandises sont vraiment puissantes ! Elles sont disponibles en goĂ»t cola, ou bien en goĂ»t cherry. Pourquoi ne pas prendre une boĂźte de chaque saveur ? Un paquet pĂšse environ un kilo, et contient prĂšs de 300 pilules du diable De quoi ne laisser personne Ă©cartĂ© de ces dĂ©lices diaboliques ! Une boĂźte fait merveille sur une table dâanniversaire, oĂč sa grande contenance permet Ă chacun dây puiser Ă volontĂ© les enfants⊠mais aussi leurs parents ! Enfin une de ces boĂźtes merveilleuses peut trĂŽner en permanence quelque part dans la maison pourquoi avoir besoin dâune occasion spĂ©ciale pour sâoffrir ce petit plaisir simple⊠et pĂ©tillant !
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bonbon qui pique le plus au monde